ELLES ONT RALLUMÉ LA FLAMME…
À peine dix jours après la reprise de l’activité, La Maison du Squash et l’association Nantes Squash Sautron ont retrouvé le sourire en accueillant l’Open des Allumées. Tournoi national pour la première fois, cette cinquième édition a été une belle réussite malgré un contexte difficile, et a vu la victoire de la jeune Slovaque Ella Galova.
UN SUCCÈS AU-DELÀ DES ATTENTES
Organiser un tournoi national moins de dix jours après la réouverture des clubs était un sacré challenge : il a été relevé par La Maison du Squash et l’association Nantes Squash Sautron, présidée par Thomas Halberstadt depuis octobre 2020.
« Les bénévoles ont su se mobiliser très rapidement, » souligne Bénédicte Vaille, juge-arbitre de l’Open des Allumées. « On tenait vraiment à marquer le coup pour la reprise : on s’était dit que si on y attendait, le calendrier allait se remplir et on allait finir par tirer un trait sur l’édition 2021. Même si c’est moins que lors des éditions précédentes, rassembler 30 joueuses dans le contexte actuel était un peu inespéré, d’autant que les inscriptions ont mis un peu de temps à démarrer. À cause du peu de temps imparti pour l’organisation, nous n’avons pas pu mettre en place toutes les animations en marge du tournoi. Néanmoins, le gros travail de certains auprès des sponsors nous a permis d’offrir un package de bienvenue à toutes les participantes, ainsi qu’une rose et une boîte de berlingots Nantais en guide de cadeau de départ. J’en profite pour remercier ces partenaires privés mais aussi la Fédération Française de Squash, la ligue des Pays de la Loire et La Maison du Squash pour leur soutien. Ainsi que les arbitres masculins, qui ont profité de la présence de Simon Saunders pour valider la partie pratique de leur premier degré après avoir suivi la théorie pendant le confinement. »
Même si l’Open des Allumées fait la part belle au squash féminin, les hommes ont apporté leur contribution en arbitrant les matches (Crédit photo : Nantes Squash Sautron)
Avec un peu de recul, Bénédicte Vaille tire un bilan plus que positif de cette cinquième édition, qui pour la première fois était un tournoi national. « En faire un PSA Satellite avec des points pour le classement mondial était une idée de Christophe Lemarchand, et ça nous a permis de voir des matches de haut niveau, » précise-t-elle. «Tout s’est bien passé, c’était vraiment génial de revoir les joueuses et les retours que j’ai eus sont unanimement positifs, même si deux d’entre elles (NDLR : dont la lauréate 2020, Florence Touboulic) ont malheureusement dû abandonner en raison d’une blessure ». Si certaines jeunes joueuses, notamment celles du pôle espoirs d’Aix-en-Provence, ont pu s’entraîner sans interruption depuis un an, ce n’était pas le cas des autres et Bénédicte Vaille a été surprise du niveau de la compétition. « La plupart n’avaient tapé la balle qu’une ou deux fois les jours précédents, mais on avait l’impression qu’elles n’avaient pas arrêté de jouer depuis un an ! Les sensations avec la raquette sont revenues très vite, et il y a eu pas mal de matches disputés, certains en 5 jeux (on avait donné la possibilité de jouer en 2 jeux gagnants, personne ne l’a utilisée …) Il faudrait demander aux autres joueuses, mais en ce qui me concerne je suis étonnée de ne pas avoir trop de courbatures, alors que j’ai eu plusieurs matches accrochés (rires). »
Pour les 30 joueuses présentes, cet Open des Allumées a été l’occasion de partager à nouveau leur passion, sur et en dehors des courts (Crédit photo : Nantes Squash Sautron)
Alors que les précédentes avaient eu lieu au mois de janvier, les organisateurs visent le mois de mai 2022 pour la sixième édition. « On s’est rendus compte que le calendrier était un peu moins chargé à cette période, » indique Bénédicte Vaille. « Ça nous permettra de profiter de l’extérieur du club, qui est de mieux en mieux aménagé, même si en l’occurrence la météo n’a pas été très clémente le weekend dernier. » Si elle est au rendez-vous, les participantes pourront également profiter au maximum de la soirée du samedi. « Elle a dû être abrégée cette année en raison du couvre-feu, c’était un peu frustrant car c’était le dernier jour. D’un autre côté, enchaîner les matches après plusieurs mois sans jouer était déjà suffisamment compliqué, c’était sans doute un mal pour un bien ! »
ELLA ÉTAIT BIEN LÀ
Même si le club hôte était le plus représenté pour ce 5ème Open des Allumées, d’autres avaient fait le déplacement en provenance de l’ouest et du centre de la France (de Rennes à La Rochelle en passant par Orléans), mais aussi d’Aix-en-Provence. En toute logique, les joueuses du pôle France et du pôle espoirs ont dominé la compétition, en premier lieu Ella Galova.
Arrivée en France en septembre dernier, la jeune Slovaque (17 ans) s’est imposée sans perdre un jeu, même si elle a dû batailler en demi contre Ninon Lemarchand (la joueuse originaire de Nantes terminera ensuite 3ème, comme en 2018 et 2019) et Fanny Segers, respectivement n°10 et 13 au classement national. « Ella une jeune fille à la fois très agréable et discrète, et on était très contents de la voir gagner, » confie Bénédicte Vaille. Nous avons recueillis les impressions de la 189ème joueuse mondiale au lendemain de sa victoire.
Ella Galova (au centre) a fait forte impression à Nantes, remportant le tournoi sans perdre un seul jeu (Crédit photo : Nantes Squash Sautron)
« Concernant ma demi-finale, on s’entraîne souvent ensemble avec Ninon et je savais ce que je devais faire pour gagner. Le troisième jeu a été interminable (NDLR : Ella l’a remporté 17-15 après avoir écarté plusieurs balles de jeu) et j’étais contente d’en sortir vainqueure. C’est vrai que je ne l’avais jamais battue en compétition, donc j’imagine que ça montre que j’ai progressé. En finale, c’était un peu similaire car Fanny et moi jouons également régulièrement ensemble à Aix. J’ai joué mon jeu et j’ai donné le maximum, je suis contente que ça ait fonctionné et d’avoir gagné le tournoi. Il y a eu moins de compétitions ces dernières semaines qu’au début de l’année 2021, mais j’ai continué à m’entraîner normalement. J’ai notamment travaillé sur le plan tactique, et ça porte ses fruits. Globalement, ma saison a été très positive, je suis ravie d’être en France et le système me convient parfaitement. J’ai aussi eu l’occasion de découvrir la région, notamment en compagnie de mes parents qui sont venus me voir. Dans les prochaines semaines, il y aura un stage début juillet au CREPS, et ensuite il sera fermé pendant quelques temps. Je vais rentrer un mois en Slovaquie (ce que j’ai gagné le weekend dernier va me permettre de payer mon billet d’avion (rires) et en profiter pour me faire vacciner. Là-bas, j’aurai également l’opportunité de disputer des tournois contre des garçons, alors que les compétitions reprendront fin août en France. Il n’y a aucun tournoi européen junior prévu avant 2022, effectivement c’est dommage. Mais d’un côté on n’y peut rien, et de l’autre ça m’a permis dernièrement de me concentrer sur le circuit PSA, ce que je vais continuer à faire la saison prochaine. »
LA MAISON DU SQUASH A ROUVERT SES PORTES
Comme tous les clubs de France, La Maison du Squash respire à nouveau : quelques jours après la réouverture, la structure basée à Sautron a accueilli sa première compétition depuis huit mois le weekend dernier. Son gérant, Mathieu Fort, ne boude pas son plaisir.
« On sort d’une période difficile, même si grâce aux aides la structure n’était pas en danger. D’un autre côté, c’est de l’argent qu’il va falloir rembourser (par exemple le prêt garanti par l’état) et l’impact financier se ressentira pendant plusieurs années. À titre personnel, ma femme et moi-même avons entrepris des projets ces derniers mois – dans le travail et en dehors – qui nous ont permis de nous épanouir. Les deux choses qui étaient compliquées, c’était de voir le club vide, et ne pas pouvoir répondre favorablement à nos clients qui nous demandaient s’ils pouvaient venir jouer, (c’était un peu un crève-cœur à chaque fois). En ce qui concerne la suite, je sais qu’on disait la même chose il y a un an mais on peut penser que le pire est derrière nous. Je suis d’un naturel optimiste : avec ce que nous indiquent les médecins – la vaccination qui suit son cours, et la faible circulation actuelle du virus – l’écosystème semble favorable. »
Après des mois de fermeture, Mathieu Fort ne cache pas son plaisir de revoir son club reprendre vie (Crédit photo : Mikphotos)
« L’une des choses qui m’a marqué depuis le 9 juin, c’est le bonheur des gens qui reviennent jouer. Ils amènent une énorme énergie positive, à un point qu’on n’avait jamais ressenti auparavant. Tous les habitués sont de retour – ils sont déjà à 10 000 (sic) – et il faut souligner qu’il y a eu une grande solidarité de leur part concernant les abonnements. Le seul bémol, c’est que si la base est bien présente, ce n’est pas le cas des nouveaux adhérents qui étaient arrivés en septembre 2020 : il faudra renouveler nos efforts pour tenter de faire revenir. De notre côté, nous avons décidé de jouer la carte de prudence. Tout d’abord, en incitant les joueurs à bien s’échauffer pendant 15 ou 20 minutes avant leur partie. Nous avons affiché un protocole à proximité des courts, libre à eux de le suivre ou non. Ensuite, nous avons reporté certaines animations de quelques semaines, par exemple les tournois internes, et on sent qu’il y a encore un peu de réticence de la part des gens pour s’inscrire. Dans ce contexte, le nombre de participantes à l’Open des Allumées était extraordinaire. Recevoir de nouveau une compétition huit mois après la dernière, c’est irréel, on avait presque oublié ce que c’était ! Quel bonheur d’entendre à nouveau le bruit des balles, ainsi que des applaudissements après un beau point … »
Article de Jérôme Elhaïk
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